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Le codeur LPC

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Le codeur est un professionnel de la langue française au service de l'enfant sourd en intégration.

Il intervient en classe pour permettre au jeune sourd :

  • de recevoir l'enseignement dans une langue française précise et complète ;
  • de faire ses acquisitions scolaires grâce à une réception « confortable » de la langue française avec le code LPC ;
  • de participer à toutes les activités pédagogiques ;
  • d'être un élève « actif » et de pouvoir bénéficier des interventions des autres élèves.

Le codeur peut aussi intervenir dans des situations de formation professionnelle, d'enseignement supérieur, de conférences ou manifestations culturelles pour permettre à des personnes qui pratiquent le LPC de suivre les cours ou les débats.

Les modalités d'intervention dans le cadre scolaire

Le codeur intervient dans le cadre d'une classe ordinaire auprès d'un ou plusieurs enfants sourds. Il aide l'enfant dans son comportement : pour le jeune enfant, il va falloir l'habituer à exercer et soutenir son attention.

Le codeur code tout le « sonore » pour permettre à l'enfant d'être un véritable acteur au sein de la classe.

Il peut également inciter l'enfant à participer.

Il aide l'enfant à appréhender et à maîtriser la langue française :

  • dans sa perception : le codeur doit aider l'enfant à gérer les informations auditives/visuelles, il tient compte du niveau de décodage de l'enfant ;
  • dans sa réception : il doit adapter la longueur et la complexité des énoncés en fonction des compétences de l'enfant ;
  • dans la compréhension des informations envoyées : cela peut se traduire par des simplifications de messages ( pour l'adapter au niveau de langue de l'enfant ), des explications brèves d'une notion, des propositions de synonymes...

Ne pas oublier que l'objectif est d'avoir avec l'enfant un projet d'enrichissement régulier de la langue française. Il aide l'enfant en utilisant des supports :

  • gestes iconiques : ils seront proposés aux jeunes enfants pour leur permettre l'accès au sens, si la seule langue française ne le permet pas.

Attention à bien avoir en tête que le projet est un projet d'accès à la langue française. Ces gestes seront des « aides » à la langue française codée, qui reste le moyen privilégié de communication proposé à l'enfant.

  • l'écrit sera utilisé pour des jeunes ayant acquis la lecture/compréhension : il pourra permettre de préciser certaines notions même si cette utilisation reste ponctuelle 
  • la désignation, quand elle est possible, facilitera toujours la compréhension de l'enfant.

Le partenariat

Le codeur est partenaire :

  • de l'enfant sourd ;
  • de l'enseignant, qu'il informe sur les capacités et les limites de l'enfant, lui fait part des difficultés rencontrées par l'enfant pendant le cours...
  • du professeur de soutien, au travers de rencontres formelles, de synthèses ou de rencontres justifiées par les difficultés de l'enfant. Il est important de laisser une trace écrite des observations effectuées par le codeur ;
  • de l'orthophoniste, au travers de rencontres formelles, de synthèses. Le codeur doit prendre en compte les compétences langagières de l'enfant en relation individuelle, en assistant à des séances de rééducation ;
  • de la famille, en l'informant sur les besoins de l'enfant et sur ses points forts et ses points faibles ;
  • du médecin ORL phoniatre avec lequel, le projet auditif de parole de l'enfant est revu et réajusté ;
  • du psychologue au travers de rencontres formelles et informelles et de réunions de synthèses. Il peut aussi proposer des cours de code aux enfants entendants de la classe et aux enseignants

Prise en charge

La prise en charge des codeurs se fait de différentes manières. Certains services spécialisés (SAFEP, SSEFIS,...) ont des codeurs salariés, qui interviennent dans les classes. Dans certains départements, des associations ont été créées par des parents pour embaucher des codeurs (souvent sous forme d'emplois jeunes). Elles sont généralement aidées par des subventions locales (Conseil Général, Ville) et par une contribution des parents (reversement d'un complément de l'Allocation d'Education Spécialisée). Enfin, quelques codeurs ont choisi le statut d'AVS. L'Education Nationale a embauché des codeurs sous forme d'AVS, mais ceux-ci ont rarement le diplôme de codeur.

Une enquête de l'ALPC datée de Mai 2003 fait état de 216 écoles employant des codeurs, soit 340 enfants concernés pour un nombre total de 148 codeurs (salariés ou bénévoles, à temps partiel, mi-temps ou plein temps).

A partir de l'âge de 16 ans, dans le cadre de la poursuite des études ou de la formation professionnelle, l'AGEFIPH peut accorder une aide pour rémunérer des prestations de codeurs.