Vous êtes ici : Surdité > Vie scolaire
Il existe deux catégories d’accompagnants :
- les AVS (Auxiliaires de Vie Scolaire), dont le poste a pour support un Contrat Unique d’Insertion délivré par Pôle-emploi ;
- les AESH (Accompagnant des Elèves en Situation de Handicap) recrutés directement par l’Education nationale sur CDD puis sur CDI. Les candidats à un poste d’AESH doivent soit être titulaire du baccalauréat (ou son équivalent) ou du DEAES soit avoir déjà accompli au moins neuf mois comme AVS.
L'apprentissage des différents modes de communication utilisés auprès des jeunes déficients auditifs est ce qui apparaît d'emblée comme une priorité. Il ne faudrait pas pour autant réduire la complexité de la fonction de l'AVS à ce seul aspect. En effet au delà de cet apprentissage, d'autres savoir-faire sont nécessaires comme :
- apprendre les différents modes de communication,
- comprendre et respecter les différents modes de communication,
- comprendre et respecter les différentes méthodes pédagogiques,
- comprendre et respecter les rôles des uns et des autres.
Apprendre les différents modes de communication
Pour comprendre et se faire comprendre d'un enfant déficient auditif, on est amené à utiliser différents modes de communication qui vont de la déictique à l'écriture en passant par le mime, le dessin, la lecture labiale, le LPC, la dactylologie, le français parlé signé complété, la LSF, le français signé.
Evidemment au-delà de la souplesse que requière une telle adaptabilité, certains de ces modes de communication comme le LPC, la dactylologie demandent un apprentissage rigoureux. C'est pour la LSF que l'apprentissage sera le plus long puisqu'il s'agit ni plus ni moins de s'approprier une langue.
Ces apprentissages supposent une grande capacité à mémoriser, une aisance corporelle, et une dextérité.
Comprendre et Respecter les différents modes de communication
Non seulement il faut pouvoir apprendre ces différents modes de communication mais également les comprendre pour savoir les utiliser à bon escient.
En effet le choix de tel ou tel mode de communication est fonction :
- Du respect du choix des parents. Les parents utilisent chez eux ces différents modes de communication et quand certains parents refusent d'intégrer dans leur pratique la LSF, d'autres refusent le LPC pendant que d'autres encore décident d'utiliser l'un et l'autre.
- De l'âge de l'enfant et de son degré de surdité. Pour les plus petits la déictique, le mime ou le dessin seront les bienvenus tandis qu'ils s'atténueront progressivement par la suite tout au long de la scolarité. Pour des enfants qui récupèrent relativement bien au niveau prothétique, si l'ambiance est favorable d'un point de vue sonore, l'AVS incitera l'enfant à pratiquer la lecture labiale mais dès qu'il y aura du bruit masquant ou une fatigue, il(elle) sera vigilant à apporter ce soutien visuel que représentent tous les modes de communications cités ci-dessus. Avec un sourd profond qui ne récupère quasiment rien du point de vue prothétique et qui donc n'a que la vue pour saisir l'information, l'AVS s'appuiera essentiellement sur ces aides visuelles mais par contre il(elle) pourra être amené à les varier en fonction de la forme de la communication, explication magistrale, échange avec les élèves, visites à l'extérieur, etc.
- De l'activité pédagogique en cours. Pendant une séance de numération, de calcul mental, de lecture ou d'orthographe grammaticale, suivant qu'on veut insister sur le sens, sur tel rapport ou encore sur tel accord, l'AVS choisira le mode de communication qui sera le plus adapté pour faire passer le message du professeur des écoles. Ainsi, par exemple, est-il plus facile de marquer une différence de lettres avec la dactylologie et une différence de sons avec le LPC.
Comprendre et respecter les différentes méthodes pédagogiques
Choisir avec pertinence entre tous ces modes de communication, celui qui, par rapport à l'enfant, sera le plus efficace pour faire passer le message du professeur des écoles, suppose une bonne compréhension de la méthode pédagogique en même temps que son respect. Il en est de même pour les actions très ponctuelles de remédiation pédagogique qui seront réalisées par l'AVS en concertation avec le professeur des écoles.
Quand on connaît les différentes méthodes de lecture ou encore les différentes approches de la numération ou de la division, cette tâche est loin d'être aussi simple qu'il y paraît !
Elle suppose un certain détachement en même temps qu'un réel intérêt pour la démarche pédagogique puisqu'il faut s'effacer pour respecter en tout point le choix pédagogique du professeur des écoles tout en se l'appropriant. Cette appropriation rapide de plusieurs méthodes pédagogiques suppose des capacités d'analyse rapides et performantes.
Comprendre et respecter le rôle des uns et des autres
La situation d'intégration oblige l'AVS à se positionner de façon très claire par rapport à l'enfant concerné, aux autres enfants de l'école, à toute l'équipe pédagogique, aux parents ainsi qu'à l'orthophoniste.
L'enfant qui est au centre de cette intégration, doit comprendre les responsabilités des uns et des autres sans jamais les confondre. Il faut, pour que le professeur des écoles reste le garant de la scolarité et de l'autorité, que l'AVS exerce une présence discrète qui, par son savoir-faire spécifique, entre en complémentarité avec celui du professeur des écoles sans jamais s'y substituer.
Cela demande une compréhension fine de la situation. Ceci est d'autant plus important que les différents acteurs peuvent ne pas maîtriser parfaitement cette situation et entraîner l'AVS hors de son champ de compétence.
Ainsi doit-elle renvoyer vers le professeur des écoles, le parent qui demande des nouvelles des progrès en mathématique de son enfant et par contre, répondre très simplement à cet autre enfant dans la cour qui s'étonne de la voix bizarre de l'enfant sourd.
Page extraite du site de l'UNAPEDA : http://www.unapeda.asso.fr/